La méditation de pleine conscience permet de se préparer au pire lorsque tout va bien. Et aujourd’hui, ma pratique m’est plus que jamais utile en cette heure sombre: lorsque j’ai allumé ma radio ce midi, j’ai découvert avec surprise qu’un nouvel attentat venait de se produire. 🙁 Une fois de plus, je constate que des hommes ont détruit la Vie, des vies innocentes, pour défendre une cause qu’ils imaginent juste. Me voilà en train de réagir, de bouillonner intérieurement, avec cette attitude mentale, instinctive, qui est faite de pensées anxiogènes. Ma question est simple: comment faire face?
Car mes pensées se bousculent: pourquoi tant de violence et de haine? Comment ne pas ressentir l’inquiétude et l’effroi, l’angoisse et l’incompréhension, lorsque pendant des jours, tous les médias m’abreuveront de propos alarmants? Comment ne pas laisser la part sombre en moi déchainer sa colère? Comment, aussi, ne pas juger et sombrer avec tous ceux qui papotent, cancanent et jacassent leurs opinions, souvent partisanes et mal pesées? Comment me préserver sans m’isoler, me protéger sans me défendre, m’indigner sans accuser, m’impliquer sans m’enliser? Et, surtout, comment la méditation de pleine conscience peut-elle venir à mon aide lorsque l’horreur survient?
À toutes ces questions je ne vois que des réponses personnelles, contextuelles et subjectives. Entre la justice violente des uns et l’injustice subie par les innocents, entre les accusations pertinentes et les justifications fondées, il ne semble y avoir personne qui puisse avoir complètement raison, ni complètement tort. Je ne vois qu’un équilibre précaire, des perspectives limitées et des opinions qui dépendent forcément du ciel, plus ou moins clément, sous lequel chacun est né… Comment pratiquer ma méditation de pleine conscience lorsque – après avoir fait des bonds dans ma tête et dans la gestion des émotions – toute interprétation me semble vaine et vaniteuse? 🙁
Respire. Inspire. Expire. Inspire. Expire… Encore une fois… 🙂 Aahh, je me sens mieux… 😀
Maintenant que mon mental s’apaise, c’est mon coeur qui prend le relais : tout mon être compatit à la souffrance de ces âmes blessées qui vibrent de colère, de tristesse, de dégoût et de peur. Je sens la tristesse en moi et le dépit de constater – une fois de plus – que j’appartiens à la seule espèce qui détruit volontairement autrui par envie de pouvoir, d’argent ou de sexe. La seule aussi qui extermine ses semblables pour défendre ses dogmes. Et puis, pendant ma « méditation de pleine conscience », j’entrevois que le problème se trouve, peut-être, ailleurs…
La méditation de pleine conscience et le théorème du singe
Connaissez-vous le théorème du singe ? Selon la revue Psychologie Today, l’histoire, racontée par C. Blanchard serait inspirée d’une expérience réelle : une vingtaine de chimpanzés sont mis à part dans un local expérimental. Au plafond, on accroche une banane à laquelle les singes ne peuvent accéder qu’en empruntant une échelle. L’endroit est également équipé d’un système qui fait couler de l’eau glacée dans le local dès qu’un chimpanzé tente de grimper à l’échelle. Rapidement, les singes comprennent qu’ils ne doivent pas monter à l’échelle. Une fois cet apprentissage acquis, le système d’aspersion d’eau glacée est désactivé. Mais les chimpanzés mémorisent l’expérience et ne s’aventurent plus à grimper à l’échelle. On remplace alors un chimpanzé par un autre qui n’a pas subi l’expérience désagréable. Lorsque ce dernier essaie de s’emparer du fruit en grimpant à l’échelle, les autres chimpanzés l’agressent violemment et le repoussent. 🙁 Lorsqu’un second chimpanzé est introduit, lui aussi se fait agresser en essayant de grimper à l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant ! On poursuit l’expérience jusqu’à ce que la totalité des premiers singes qui avaient effectivement subi des douches glacées soient remplacés. Pourtant, plus aucun animal n’essaie de grimper à l’échelle pour décrocher la fameuse banane. Et si l’un d’entre eux s’y aventure, il est immédiatement puni par les autres, sans savoir pourquoi c’est interdit et en n’ayant – bien entendu – jamais subi aucune douche froide ! Incroyable, n’est-ce pas? La souffrance initialement vécue a laissé une empreinte émotionnelle qui s’est transmise d’un chimpanzé à l’autre jusqu’au moment où aucun d’entre eux ne connait plus la cause initiale, mais tous reproduisent aveuglément un comportement violent transmis par le groupe. C’est le règne de l’ignorance et de son corollaire, la souffrance.
Cela ne vous rappelle-t-il pas les humains ?
Un éthologiste, spécialiste des comportements des espèces, affirmera sans doute qu’il est plus facile de construire un petit chimpanzé fort que de réparer un singe adulte brisé. Et n’importe quel psychologue confirmera que cela est vrai aussi chez les humains. Alors je me demande comment la méditation de pleine conscience peut m’aider à faire face à la terreur avec mon coeur plutôt qu’avec ma tête ? Peut-être me faut-il reconnaitre que, sans aucun doute, ceux qui répandent la terreur sont des adultes brisés qui punissent les autres ? Ils sont comme ces chimpanzés malheureux : ils n’ont plus conscience de l’origine de leur souffrance, mais ils la perpétuent par conformité au groupe et par peur des représailles. 🙁 En fait, les comportements violents et haineux sont à la fois les signes d’une grande ignorance et les signes d’une grande souffrance. Lorsque quelqu’un agit avec violence, c’est afin d’EXprimer les souffrances physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles, qui ont été IMprimées en lui. Imprimées par qui ? Par des égos débordants qui ont laissé des empreintes émotionnelles inconscientes.
La plupart de ces souffrances trouvent leur source dans l’enfance et l’éducation que chacun de nous a reçu. Certes il existe un cycle de reproduction de nature matérielle, physique. Mais force est de constater que nos modèles éducatifs nous ont transmis, sans les comprendre, les empreintes qu’ils avaient eux-mêmes reçues de leurs propres figures éducatives. Il existe donc aussi des cycles de reproduction de nature émotionnelle, énergétique. Ainsi se perpétuent d’ailleurs tous les conflits et toutes les guerres. Parfois, certains se battent même depuis des générations sans plus savoir pourquoi l’autre est l’ennemi ; c’est juste comme ça, point barre. Qui verra que toute cette souffrance inconsciente – comme un motif imprimé dans la personne – cherche à se répandre à l’extérieur afin de justifier sa propre existence et, donc, sa légitimité ?: « si je me bats contre toi, c’est parce que toi ou les tiens m’ont fait souffrir. Je dois donc te faire souffrir à mon tour afin de pouvoir donner du sens à la souffrance qui est en moi ». Comme nous le verrons plus loin, la méditation de pleine conscience peut permettre de rompre ces cycles.
Terrorisés par la violence de l’amour de la justice ou apaisés par la non-violence de la justice de l’amour ?
Même avec les meilleurs parents du Monde, nous avons tous, à un niveau ou un autre -: physique, émotionnel, mental ou spirituel – été brisé dans notre enfance par le théorème du singe. Autrement dit, nous avons manqué d’expérimenter l’amour inconditionnel, celui qui accueille et accepte tout sans aucune contrepartie. Or, il y a en chaque adulte un enfant brisé qui sommeille et vous savez comme moi que tous les enfants, d’une part, sont très sensibles à l’injustice et, d’autre part, n’hésitent pas à sa faire justice eux-mêmes. Blessé, renié, humilié parfois, cet enfant intérieur survit dans la peur et l’insécurité affective qui lui ont été transmis par les empreintes émotionnelles de ses modèles. Il survit dans l’ombre et cherche alors la justice, parfois pendant toute sa vie, pour réparation des violences qui lui ont été faites. Du coup, l’adulte qui répand sa souffrance dans le Monde en cherchant à le terroriser, a l’intention inconsciente de rassurer l’enfant apeuré qui vit en lui, en défendant « l’amour de la justice ». À son pire extrême, cet amour de la justice s’exprime dans une des plus anciennes lois humaines : celle, sanguinaire, du talion, symbolisée par l’expression « oeil pour oeil, dent pour dent ».
Mais au fond, ce que l’adulte brisé cherche à faire, c’est à rassurer et à consoler cet enfant, en lui, qui souffre de ne pas avoir connu l’amour inconditionnel. Pour cela, il applique une justice qui rend la pareille : tu m’as fait souffrir, je te fais souffrir. Cette justice-là s’inscrit le plus souvent dans la lutte CONTRE quelque chose ou quelqu’un, dans l’opposition à et l’obtention de…
Mais comme l’écrit Carl Gustav Jung : « l’inconscient d’une personne est projeté sur une autre, de sorte que la première accuse la seconde de ce qu’elle réalise en elle. Ce principe est d’une telle universalité que nous serions bien avisés, avant de critiquer autrui, de nous asseoir et de réfléchir à savoir si ce n’est pas à nous qu’il conviendrait de jeter la première pierre ».
C’est là tout le paradoxe des luttes, des combats et des guerres. En dernier ressort, agir contre quelque chose ou quelqu’un, c’est toujours agir contre soi… Du coup, c’est comme si en jetant des pierres sur des miroirs on s’imagine que – une fois brisé le reflet de ce qui semble être à l’extérieur de soi – le problème sera enfin résolu. C’est toute l’illusion des luttes violentes. Le constat est forcément amer car une fois le miroir brisé, il n’y a de fait plus un seul reflet mais des dizaines de reflets répartis sur des « éclats de soi » devenus coupants et dangereux. La lutte doit alors continuer, fut-elle mortelle, afin de donner un sens apparent à la souffrance et de répéter le théorème du singe, encore et encore. Un jour enfin, peut-être, on découvre qu’en faisant souffrir l’autre, au final c’est toujours soi-même que l’on fait souffrir. La méditation pleine conscience aide à cela.
Mère Theresa disait : « je n’irai pas à une manifestation contre la guerre, mais si vous faites une manifestation POUR la paix, invitez-moi ». Comme Nelson Mandela, Martin Luther King et bien d’autres, elle avait compris que la paix n’est pas le contraire de la guerre, mais de la peur. Or, en exerçant une pression contre quelque chose qui fait souffrir mentalement, on ne guérit pas la peur qui est à l’origine de cette chose : on amplifie simplement la souffrance. Alors, plutôt que de lutter contre – même au nom de l’amour de la justice – il peut être utile d’apprendre à agir pour. En effet, toutes les grandes luttes non-violentes ont démontré que rien ne sert de réagir à la peur par la peur. En effet, avant d’être un principe de résistance à l’injustice, la non-violence est d’abord une attitude de bienveillance envers l’autre. C’est une attitude qui prône le respect de la personne humaine et de la Vie, sous toutes ses formes. C’est une attitude qui encourage la prise de responsabilité personnelle et un mode de relation qui peut se résumer par l’expression « ni hérisson, ni paillasson ». 😉
Du coup, l’adulte non-violent découvre que la véritable paix commence et se termine en soi-même, avec ce que j’appelle la « justice de l’amour ». Dans l’amour, il s’agit d’écouter au lieu d’argumenter, de compatir au lieu de combattre, de pardonner au lieu d’accuser et d’assimiler au lieu de séparer. Il s’agit, en essence, d’un amour qui ne cherche pas à contrôler ce qui se passe à l’extérieur de soi, mais qui se manifeste plutôt dans l’acceptation inconditionnelle du fait que ce qui se joue à l’intérieur de soi, se reflète à l’extérieur de soi et inversement. Autrement dit : ce que je suis capable de percevoir du Monde n’est que le reflet de l’état de mon monde intérieur… Me reviennent en mémoire les paroles d’un chanteur : Jean-Jacques Goldman. Il a eu un demi-frère condamné à perpétuité pour plusieurs braquages, puis acquitté pour les mêmes faits. Il a mystérieusement été assassiné en 1979 par un groupe d’extrême-droite ; ce qui, pour moi, donne encore une dimension supplémentaire à la beauté du texte :
« Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d’un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été allemand ?
Et qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D’avoir à choisir un camp »
Comment méditer un instant sur cette réalité… Demandons-nous ceci : suis-je réellement meilleur(e) que quiconque pour juger ou même prétendre comprendre l’ignorance et la souffrance qui poussent des êtres aux extrêmes les plus violents ? Que sais-je vraiment de leurs vécus, de leurs empreintes émotionnelles non intégrées, de leurs souffrances ? Ce faisant, il ne s’agit en aucun cas d’excuser, de dédouaner ou de minimiser l’horreur bien réelle et les souffrances innommables causées par toutes les barbaries humaines. Comme nous y invite Jésus de Nazareth, cela consiste plutôt à faire son examen de conscience avant de condamner et de jeter la première pierre. Cela consiste aussi à réfléchir sur l’idée que nous ne sommes peut-être pas réellement séparés les uns des autres et que, d’une certaine manière, un barbare sommeille en chacun de nous.
Dans une lettre écrite par Albert Einstein en 1950, on pouvait, selon le New-York Times, lire ceci : « un être humain est une partie d’un tout que nous appelons: Univers. Une partie limitée dans le temps et l’espace. Il s’expérimente lui-même, ses pensées et ses émotions comme quelque chose qui est séparé du reste, une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, nous restreignant à nos désirs personnels et à l’affection de quelques personnes près de nous. Notre tâche doit être de nous libérer nous-même de cette prison en étendant notre cercle de compassion pour embrasser toutes créatures vivantes et la nature entière dans sa beauté. »
Autrement dit, pour toutes celles et ceux qui prétendent marcher sur un chemin d’éveil spirituel, demandons-nous qu’elle est l’étendue de notre compassion, de notre amour inconditionnel pour toutes les créatures vivantes ? Comment la méditation de pleine conscience peut-elle nous aider à ressentir de l’amour inconditionnel pour toutes les parties de nous-mêmes, même les plus sombres ? Pouvons-nous ressentir de la compassion pour les créatures qui commettent des actes terroristes ? Pouvons-nous ressentir de la compassion pour les politiciens de tous bords qui – puisque tout est lié – ne sont pas complètement étrangers aux combats de tous les extrémistes ?
Peut-être que votre réponse à tout ou partie de ces questions est « non, je n’ai pas de compassion ». Peut-être même ressentez-vous de la colère lorsque je vous pose ces questions. Et c’est parfaitement OK. 🙂 Au fond, plutôt que de vous raconter une histoire fausse au sujet de ce que vous ressentez ou devriez ressentir, l’important c’est de vous questionner vous-même afin de laisser émerger votre réponse personnelle en pleine conscience.
« Exposez-vous à vos peurs les plus profondes et après cela, la peur ne pourra plus vous atteindre », écrit Jim Morrisson, le célèbre chanteur de « The Doors ».
Je ne suis ni politicien, ni politologue et je laissera donc le soin aux commentateurs de disserter sur la menace terroriste grandissante, sur l’état d’alerte et de vigilance permanent dans lequel l’Europe devrait être plongée jusqu’à ce que la guerre contre le terrorisme soit – supposément – gagnée… Ce combat-là, selon moi, se joue au niveau de l’égo. Et il n’aura pas de fin avant que les égos personnels, ethniques, nationaux ou culturels ne diminuent pour laisser place en nous à la justice de l’amour inconditionnel. Mon rôle d’enseignant de la méditation de pleine conscience consiste plutôt à poser des questions et à vous inviter à les considérer, dans un premier temps, sans a-priori. Car comment fait-on une fois qu’on se trouve face aux réactions, naturelles, suscitées en soi par la nouvelle de l’horreur d’un attentat ? Entretient-on la peur ? Nourrit-on le discours de la guerre contre un ennemi ? Étouffe-t-on ses émotions en feignant l’ignorance ou l’indifférence ? Se laisse-t-on submerger par la souffrance des victimes et de leurs proches ? Se laisse-t-on couler par la déprime, l’incompréhension, l’absence de sens ? Sème-t-on la plainte et le blâme autour de nous ? Bref, accepte-t-on de se laisser terrifier par le terrorisme et les discours médiatiques qui, chacun avec ses raisons, déstabilisent les émotions de chacun de nous et entretiennent la peur ? Et comment la méditation de pleine conscience peut nous aider ?
10 clefs de méditation de pleine conscience
La méditation de pleine conscience, c’est l’attention – sans jugement – à ce qui se produit ici et maintenant pour vous. Cette forme de méditation peut vous aider à gérer l’anxiété que génère ces situations de plus en plus fréquentes. On sait que la Mindfulness permet de réduire le stress et d’augmenter la sensation de bien-être parce qu’elle facilite la conscience de soi, le contrôle de nos réactions et, par conséquent, de nos comportements.
Voici comment la méditation de pleine conscience vous aide à faire le calme lorsque ces situations anxiogènes se présentent.
- Vous n’êtes ni vos pensées, ni vos émotions :
Bien que nous vivions tout ce qui nous arrive comme si nos émotions et nos pensées existaient vraiment, tout cela est passager, éphémère. Ressentir de la colère ou de la peur lorsqu’on apprend la nouvelle d’un attentat est normal et parfaitement compréhensible. Cependant, entretenir cette colère ou cette peur vous éloigne de la seule chose qui existe vraiment : l’instant présent. Aucune émotion ne doit vous contrôler. C’est vous qui devez contrôler vos émotions. C’est l’un des bienfaits de la méditation de pleine conscience
- Prenez de courtes pauses pour vous détendre :
Le stress, la peur ou l’angoisse coupent le souffle et se cristallisent dans le corps au-travers de tensions musculaires, par exemple dans le cou ou les épaules. À chaque fois que vous prenez conscience que vous avez le souffle court ou que vous êtes tendu, faites une courte pause : prenez une grande et profonde inspiration et expirez lentement en relâchant toutes les tensions. Vous pouvez visualiser les tensions qui s’échappent sous la forme d’une fumée noire, à chaque expiration. N’oubliez pas qu’à chaque fois que vous prenez conscience de ce qui se joue pour vous ici et maintenant, sans jugement, vous pouvez entrer dans une pratique de méditation de pleine conscience.
- Levez les yeux du sol et redressez-vous là où vous vous trouvez :
Dans ces moments d’effroi à l’annonce d’un attentat, on peut avoir le sentiment que les seules choses qui existent sont la peur et la souffrance. On peut être tout absorbé par ses ressentis négatifs. Inconsciemment on adopte alors la « posture dépressive » : c’est-à-dire le regard vers le sol, les épaules avachies vers l’avant, le souffle court. Lorsque vous prenez conscience que vous êtes captivé par vos ressentis, levez les yeux au niveau de l’horizon, voire du ciel, et redressez-vous. Regardez autour de vous et prenez conscience de l’endroit où vous êtes. Prenez une grande et profonde inspiration et expirez lentement en relâchant toutes les tensions.
- Traquez les histoires (ruminations) que vous vous racontez :
Le stress généré par les attentats terroristes peut facilement vous conduire à vous imaginer toutes sortes de choses désagréables sur lesquelles vous n’avez aucun contrôle et dont le seul résultat est d’augmenter votre inquiétude et votre anxiété. Reconnaissez simplement vos ruminations pour ce qu’elles sont : des phénomènes illusoires. Dites-vous que toute l’inquiétude que vous pouvez vous faire n’amènera rien du tout de bon ou de mieux à la situation, bien au contraire. Le truc, ça n’est pas d’essayer de supprimer ou de renier vos pensées. Non. Il s’agit plutôt de reconnaitre qu’elles sont là, sans vous y attacher, puis de les laisser partir en se dissolvant dans votre conscience.
- Décidez de voir le verre à moitié plein :
Rien ne sera jamais parfait en ce bas monde et pourtant, vous avez de multiples raisons de vous réjouir. Y a-t-il quelqu’un que vous aimez ? Y a-t-il quelqu’un qui vous aime ? Avez-vous la chance d’avoir ou de faire quelque chose que quelqu’un – quelque part dans le Monde – ne peut pas avoir ou faire aujourd’hui ? Comment pouvez-vous vous tourner vers la lumière plutôt que vers l’ombre ? Les études montrent que la gratitude pour ce que vous avez est un facteur de bonheur. Pour toutes celles et tous ceux qui savent reconnaitre que ce qu’ils ont est une grâce, essayez d’exprimer votre gratitude à voix-haute : c’est un antidote à la peur.
- Engagez-vous dans une pratique corps-esprit :
Faire de l’exercice diminue considérablement le stress liés aux annonces anxiogènes. Faites une marche dans la nature, des exercices de yoga, une danse endiablée dans votre salon, un tour en vélo ou 30mn de jogging par exemple. Cela peut aussi se faire avec un instrument de musique ou une toile de peinture. Quelque soit l’approche, la pratique de pleine conscience la plus efficace pour vous génèrera le sentiment d’être « vivant dans votre corps ». La détente que procure ce genre de pratiques vous permettra de retrouver plus rapidement votre équilibre intérieur et votre sérénité.
- Prenez du temps pour prendre soin de vous :
La devise dit que « celui qui veut aller loin doit ménager sa monture ». Et comme vous êtes votre propre monture, prendre soin de vous n’a vraiment rien d’égoïste. C’est une mesure – prioritaire – d’hygiène corporelle émotionnelle, mentale et spirituelle. 😉 Songez que si vous êtes complètement sous l’emprise du stress, il ne vous restera que peu d’espace en vous pour accueillir le meilleur et pas grand chose de bon à offrir au dehors. Prenez le temps de faire quelque chose que vous aimez, juste pour vous, au moins une fois dans la journée : faites votre petit tour dans le jardin, allez vous faire masser, écoutez votre album favori en ce moment, faite une sieste ou prenez un bain chaude aux huiles essentielles. En faisant quelque chose que vous aimez, c’est votre être que vous nourrissez. C’est aussi une bonne manière de retrouver de l’énergie pour faire face à la peur.
- Ouvrez votre coeur pour accroitre votre résilience :
Si vous pouvez ouvrir votre coeur, ne serait-ce qu’un peu, à la nature humaine dans toutes ses polarités sombres et lumineuses, cela peut transformer radicalement votre perception de vous-même et du Monde. En cultivant la compassion, vous étendez les limites de votre être au-delà de votre propre personne et vous vous connectez à quelque chose de plus grand que vous-même. L’ouverture du coeur digère le stress et l’anxiété comme les sucs gastriques digèrent les aliments. 😀 Cela développe votre résilience, c’est-à-dire votre capacité à traverser les épreuves et à vous reconstruire plus facilement.
- Regardez au-delà des circonstances et accueillez le sens :
Il s’agit ici de vous ouvrir à tout ce qui fait sens pour vous dans la Vie, à contacter votre guide intérieur ou votre sagesse innée. Il peut s’agir également de vous confier dans votre foi, quelqu’elle soit ou de demander à recevoir un éclairage de la Vie, du Grand Tout, de Dieu, de la Présence, de votre Ange Gardien, de vos animaux de pouvoirs, de vos guides spirituels ou de l’Univers, peut importe la façon dont vous l’appelez. L’idée c’est de vous ouvrir au signifiant de ces évènements dans votre vie personnelle et dans le Monde. Prenez du recul, dissociez-vous des circonstances. Faites un zoom arrière, comme si vous pouviez observer ce qui se passe sur Terre depuis l’espace, et vous constaterez que cela peut vous aider à gagner de la sérénité intérieure.
- Pratiquer la méditation de pleine conscience :
La pleine conscience est une aptitude que chacun de nous possède et que l’on développe en pratiquant régulièrement la méditation de pleine conscience. Il s’agit simplement d’accueillir et d’observer tout ce qui se passe pour vous dans l’instant présent, sans jugement. Cette pratique permet de prendre conscience du flot incessant et éphémère des pensées et des émotions qui nous traversent au quotidien et auxquelles nous nous identifions trop souvent à tort. Bien qu’extrêmement simple, cette pratique a le pouvoir de changer complètement votre vie en vous aidant à débusquer rapidement, avant qu’elles ne s’installent, toutes les graines émotionnelles et mentales qui risquent de vous submerger, voire de vous contrôler. La méditation de pleine conscience offre de nombreux bienfaits pour la santé, y compris la possibilité de grandement diminuer votre stress et votre anxiété après une attaque terroriste.
Finalement, lorsque vous comprenez que l’essence de la peur ne peut pas se trouver dans le moment présent, vous découvrez la puissance de la méditation de pleine conscience. En fait, la plupart du temps, lorsque nous avons peur de quelque chose, cela n’est pas en train de se produire pour nous ici et maintenant. Or, c’est exactement l’objectif du terrorisme et le résultat du rabâchage médiatique : créer un état d’anxiété au sujet de choses qui pourraient éventuellement se produire dans votre vie et sur lesquelles vous n’avez pourtant aucun contrôle. La seule chose que vous pouvez réellement contrôler, qui ne dépend réellement que de vous, c’est votre état intérieur. Une fois passé l’état de noirceur, parfaitement naturel, décidez plutôt d’entretenir en vous la lumière. Ce faisant, vous augmenterez votre clarté intérieure et la clarté du Monde entier. 😉
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