Je ne vais pas vous parler de la peur physiologique qui peut vous sauver la vie mais de la peur mentale, bien plus fréquente, qui se nourrit d’émotions non-intégrées et génère de la souffrance. Cette peur là est comme un tueur en série qui s’en prend systématiquement à la vie de l’esprit, à la joie, à la créativité et à la réalisation. La peur mentale est un effaceur de potentiel, une gomme du progrès personnel. Et s’il y a bien une chose qui vous empêche de mordre la vie à pleines dents et d’avancer sereinement sur le chemin de la Vie, c’est la peur. 🙁
La peur se manifeste au-travers de cette partie de vous qui veut que vous restiez à l’abri dans votre maison et que la porte soit bien verrouillée derrière vous lorsque vient la nuit. C’est cette partie de vous qui évite de sourire à l’étranger assis dans le métro parce qu’il pourrait être dangereux, on ne sait jamais. C’est cette partie de vous qui vous maintient dans un emploi qui ne vous correspond pas parce que « si on sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne ». La peur, c’est cette partie de vous qui ne veut plus faire confiance à personne parce que vous avez eu une mauvaise expérience et que « chat échaudé craint l’eau froide ». La peur, c’est cette partie de vous qui a « la peur d’avoir peur », la peur au ventre, la peur d’avoir à nouveau mal émotionnellement, de souffrir en tombant, la peur du rejet, la peur de l’abandon et même la peur de réussir…
Nous sommes nés libres de la peur, mais celle-ci devient rapidement un comportement acquis au-travers de l’éducation de nos parents qui, dès notre plus jeune âge – par souci légitime et salutaire de protection – ont peur pour nous. Ils nous transmettent alors leurs propres peurs et, ainsi, sauvent nos vies en nous éduquant à l’auto-conservation. Car, même si nous ne parcourons plus depuis longtemps la savane africaine en quête de nourriture, au milieu de prédateurs ravis de grignoter de la chair fraiche, il est indéniable que – aujourd’hui aussi – nous avons besoin d’apprendre à avoir peur des choses qui ont le potentiel de mettre nos vies physiques ou mentales en danger.
Mais alors que nous prenons de l’âge, la peur met en mouvement des comportements qui ne concernent plus la seule préservation physique. Elle se déplace et touche les comportements d’auto-réalisation et d’accomplissement personnel. Il est donc utile d’apprendre à reconnaitre les manifestations de la peur en nous, afin d’apprendre à les gérer. Car la peur a le pouvoir de nous contrôler à un niveau tel qu’elle nous impose des restrictions dont on se passerait bien si on avait le courage de les dépasser. D’ailleurs, elle est malheureusement souvent utilisée comme un outil de contrôle par ceux qui se trouvent en position d’autorité. La peur est en effet une arme d’asservissement sournoise car elle est capable de contrôler les gens sans qu’ils le sachent, en les paralysant dans un comportement, une mentalité ou une idéologie. Comme le lapin, ébloui de peur, les personnes sous l’emprise de la peur croient voir la lumière en pleine nuit alors qu’il ne s’agit que des phares de la voiture.
La peur peut ainsi nous empêcher de nous poser des questions à notre propre sujet. Elle sclérose nos comportements et ne remplit plus son office salvateur, au contraire : elle peut nous empêcher de mettre un pied devant l’autre, de prendre des risques, de rebondir en essayant de nouvelles choses parce qu’on ne craint pas d’apprendre de nos erreurs, de nos chutes, de nos blessures. En restant pétri de peur, on limite le mouvement naturel de la Vie et on risque la mort alors même qu’on peut avoir peur de mourir.
La peur c’est donc aussi ce qui peut nous empêcher de vivre.
Le plus drôle concernant la peur
Quand on y regarde de plus près, la peur a quelque chose risible 😀 Pensez à quelques-unes des grandes réalisations, à ce jour, dans votre vie… Sérieusement, pensez-y un instant… 🙂
Je serai prêt à parier mon tout dernier euro que chacune de ces expériences a été accompagnée par une foule de peurs liées à l’échec ou à la réussite. Vous avez même vécu les montagnes russes émotionnelles en ruminant des choses du style :
- et si je me plante,
- si je gâche ma chance,
- si les gens se moquent de moi ou me critiquent,
- s’ils pensent que je ne suis pas compétent,
- si je déçois tout le monde,
- si on me rejette,
- si on me dit « non »,
- etc.
La chose « drôle » au sujet de la peur c’est que 99,9% du temps, les soucis que l’on se fait au sujet de ce qui :
- aurait du être,
- devrait être,
- ou pourrait être…
… n’ajoutent jamais rien de plus à l’inquiétude. Car l’inquiétude ou, pire, l’anxiété sont comme des ogres qui se nourrissent de l’énergie dépensée à ruminer sur des choses qui n’existent plus ou qui n’existent pas. Autrement dit, d’une part 99,9% de nos peurs sont parfaitement inutiles et, d’autre part, quand on cesse de nourrir les ogres, ils perdent toute consistance.
Et bien que, en y réfléchissant, on finisse toujours par admettre que nos expériences passées nous enseignent que 99,9% de nos craintes sont sans fondement réel, qu’elles sont construites sur des processus mentaux exagérés… nous laissons quand même toujours la peur contrôler nos vies. 🙁
Comment je sais tout ça ? Simplement parce que je suis un grand peureux qui se soigne grâce aux bienfaits de la méditation de pleine conscience 😉
Lorsque la peur devient un virus
Avez-vous déjà remarqué ce qui se produit à chaque nouvel acte de terrorisme ou catastrophe ? La peur, entretenue par les discours ambiants, se répand comme un virus. Et pas seulement à travers votre vie, mais aussi à travers la vie de ceux qui vous entourent, amenant ceux qui nous sont proches à devenir peureux et anxieux eux aussi…
Le virus de la peur vous fait éviter de nouveaux défis. Il vous empêche de prendre des décisions et d’agir de façon à trouver votre bonheur à chaque instant et à réaliser votre potentiel. Le virus de la peur stoppe votre capacité à suivre votre intuition, cette petite voix intérieure qui vous montre le chemin et la façon de rebondir après une chute. Si on le laisse faire, ce virus peut même infecter tous les aspects d’une vie.
Alors, la prochaine fois que vous sentez la peur qui vous empêche d’accepter un défi auquel vous voulez vraiment faire face, demandez-vous ceci : qu’est-ce qui pourrait concrètement m’arriver de pire ?
Pour un instant, admettons simplement que vos pires craintes se réalisent :
- On s’est moqué de vous.
- Vous vous êtes planté.
- Vous n’étiez pas assez bon pour le rôle.
- Vous avez fait échouer le test.
- Vous l’avez trouvé séduisante mais pas l’inverse.
- Quelqu’un vous a dit « non ».
Oui… ET ALORS ?! À part les blessures à l’ego, à l’orgueil ou à la fierté personnelle – qui peuvent facilement guérir – que s’est-il passé de VRAIMENT GRAVE ? Sans doute pas grand chose… 😉
De toute façon, la véritable victoire ne se trouve jamais dans le résultat, la destination. Elle se trouve plutôt sur le chemin, c’est-à-dire dans l’action et les leçons que vous en tirez. Votre mère/père avait raison : c’est le fait de participer qui compte vraiment. C’est là que se trouve l’essentiel, le mouvement. La vie consiste à vous mettre dans la course que vous voulez courir, même (et peut-être surtout) lorsque la victoire n’est pas garantie et que les choses semblent jouer fermement contre vous. La victoire, en fait, consiste avant tout à surmonter ses peurs.
Ne laissez pas la peur supposer ce que sera votre vie
Même si vos intuitions vous guident, vous ne pouvez pas prédire l’avenir. Au mieux, si vous êtes voyant(e), vous pouvez prédire un des avenirs possibles. En revanche, vous pouvez prédire sans vous tromper que vos idées préconçues – tout ce que vous supposez au-travers du prisme déformant de la peur – seront complètement fausses une fois que vous aurez fait le premier pas. 😉
Réfléchissez un instant avec gratitude : combien de fois les choses ont-elles VRAIMENT tournées de la façon, supposément catastrophique, que vous aviez imaginé ? Combien de fois avez-vous été surpris par l’issue inattendue et positive d’une situation pour laquelle vous vous étiez fait une montagne ?
Pensez au nombre de fois où vous avez eu tort : combien de fois avez-vous pensé, à tort, que vous ne passeriez pas un bon moment ; que vous n’aimeriez pas, à tort, un nouveau collègue de travail ; que vous ne feriez pas, à tort, face à un autre bébé ; que vous n’auriez pas, à tort, assez d’argent pour vous en sortir ? Comme moi, sans doute n’avez-vous pas assez de doigts aux mains et aux pieds pour les compter 😀 Tous des mythos j’vous dis ! 😀 😀 😀
La peur, entretenue par le mental, c’est juste un tas d’idées préconçues concernant des résultats négatifs éventuels… La peur mentale, c’est l’attention portée aux élucubrations mythomaniaques d’un ego qui s’invente des histoires abracadabrantesques au sujet des pires choses supposément possibles… Toute cette machinerie mentale est moins susceptible de se produire si vous faites face au défi qui se présente la tête haute, avec un esprit (Mind) de plénitude (fulness) et d’accueil de ce qui est. Ce état d’esprit, que l’on développe avec la Mindfulness vous permet de prospérer sans restriction, c’est-à-dire d’obtenir et d’attirer à vous tout ce dont vous avez besoin au moment où vous en avez besoin.
La peur se multiplie lorsque vous refusez, comme autant d’opportunités de chuter et d’apprendre,les défis que le chemin vous offre. La peur se multiplie lorsque vous vous paralysez dans la lumière des phares, en acceptant les peurs ambiantes. Elle commence alors à vous contrôler, avant de vous jeter à terre, de détruire votre sentiment de confiance et, finalement, de mettre votre vie sur pause.
Retenez ceci : la peur ne devient « réelle » que lorsque vous la laisser vous empêcher d’agir. Regardez la en face, pour ce qu’elle est : une invention du mental. Vous la verrez alors disparaitre comme un voile de fumée devant vos yeux. Vous pourrez alors avancer d’un pas sur le chemin qui vous conduit à devenir la meilleure version de vous-même. Une version qui ne craint plus d’avoir peur et qui ne craint pas de chuter car elle sait, que derrière les apparences et au-delà du défi se cache un cadeau.
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